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Sophie Sainrapt

Sophie Sainrapt

Vénus rouges

Des femmes écarlates!

Parce que le rouge doit inévitablement arriver un jour à l’artiste, parce que Sophie est passée à Roussillon où la terre a lancé son appel, parce que le corps de la femme est le symbole de la couleur écarlate et de la passion, l’œuvre s’est imposée.

Cette fois Sophie Sainrapt nous décrit le corps de la femme de l’intérieur.

Cette cartographie de l’intime, soulignée par la poudre d’ocre rouge des falaises et des cheminées de fées, ajoute au sujet tant de fois exploré, des allures martiennes sans concession.

Depuis la préhistoire, rouge de Prusse, rouge d’Anvers où de Hollande, la matière ocre rouge, utilisée comme pigments est nommée par les classiques Sinopis, en hommage à la ville de Sinope.*

Elle explique: Comme les noires, ces Vénus rouges sont inspirées des Vénus préhistoriques; statuettes de déesses mères, femmes puissantes et procréatrices venues du fond des temps. Tout comme le rouge et le noir, elles portent les couleurs premières des peintures pariétales, de la grotte Chauvet à celle d’Altamira.

Spéléologue de nos terres intérieures, Sophie ne pouvait en aucun cas, passer à côté de cette alchimie qui drape son œuvre d’un invisible voile, d’une chaleur impudique à rêver.

Maria Elena Vieira Da Silva écrivait dans son précieux testament dédié aux artistes: Je lègue à mes amis une garance pour faire entendre le violoncelle…

On retrouve dans la sensualité du geste, inspiré par la générosité de la pose, les courbes féminines de cet instrument de musique si cher à Man Ray.

*Encyclopédie de Diderot Mylène Vignon

Reconnue pour louer le corps féminin avec sensibilité et lyrisme, Sophie Sainrapt est une peintre française née en 1960. Diplômée en DEA d’études politiques, elle mènera une carrière jusqu’au Sénat. Sophie Sainrapt étudie en parallèle la peinture et la sculpture chez Hashpa et Alain Marie.

C’est en 1995, qu’elle ouvre son propre atelier parisien. Elle développe de plus en plus son travail sur le nu, la sensualité et bientôt, l’érotisme.

Au début des années 2000, grâce à la rencontre de Pascal Gauvard et Nicolas du Mesnil du Buisson, fondateurs de l’Atelier Pasnic, Sophie découvre le monotype. Son imagination déborde, s’enflamme, et elle expérimente toutes sortes de techniques de gravure, des plus anciennes aux plus modernes. Avec Nicolas, elle grave son premier ouvrage de bibliophilieà partir des poèmes érotiques de Verlaine, Les amies, Femmes et Hombres.

Du modèle dévêtu devant elle, Sophie Sainrapt n’en transcrit le plus souvent qu’une partie. Des traits du fusain que rejoignent les coulures du pinceau, c’est avec son corps que Sophie peint, avec son cœur que ses nus féminins se transforment et exultent. Dans les dessins présentés aujourd’hui sa palette s’est enrichie de couleurs chaudes comme cet orange qui explose et transcende le nu. Ce nu dont le désir – les désirs – s’offre à nous, se dévoile et se cache sous le lavis et l’encre de Chine

Artiste protéiforme, elle embrasse différentes techniques : dessin marouflé, céramique, gravure, linoléum…

Sophie Sainrapt illustre de nombreux ouvrages de bibliophilie (autour d’Eros et ses jardins des délices). Parmi elles, on relève : les éditions Pasnic, Renard pâle et Area… Elle signe les illustrations de Paul Verlaine, Jean de la Fontaine, George Bataille, Pierre Louys, Christian Noorbergen… De nombreuses galeries parisiennes convient l’artiste à exposer sur leurs murs. L’artiste embrasse aussi une carrière à l’international : elle expose en Corée, en Chine, au Japon ou encore à Bruxelles…

 

 

Artiste :

Sophie Sainrapt